Le 26 juin 2025, Taurus SA, leader suisse des infrastructures d’actifs numériques, a lancé sur le réseau Aztec le tout premier smart contract de stablecoin privé. En combinant la puissance des preuves à divulgation nulle de connaissance (ZKP) avec les mécanismes de conformité classiques (KYC/AML, listes noires, auditing), cette solution inédite chiffre totalement les soldes et transactions tout en permettant un accès sélectif aux régulateurs et aux émetteurs. Une avancée majeure pour l’adoption institutionnelle des stablecoins dans des usages sensibles comme la paie ou les transferts intra-entreprise.
Contexte et enjeux des stablecoins privés
Les stablecoins sont plébiscités pour leur stabilité relative face à la volatilité des cryptomonnaies, mais leur transparence inhérente aux blockchains publiques freine leur adoption dans les secteurs réglementés : toute transaction reste visible en clair sur le grand livre, exposant les stratégies financières et flux sensibles . Les institutions financières, notamment banques et entreprises, réclament depuis longtemps une solution permettant de conserver la confidentialité des transferts tout en respectant les impératifs de conformité (KYC/AML, sanctions internationales). Le layer 2 Aztec, basé sur la technologie Zero-Knowledge, répond à cette problématique en chiffrant nativement les informations des transactions tout en permettant une divulgation sélective à des entités autorisées.
To work as real digital cash, a stablecoin must hide your transactions and account balance from friends & foes while complying with the law. That doesn't exist today. But we've just built the first building block: a private stablecoin program on @aztecFND.https://t.co/rSkW3hiGyZ pic.twitter.com/979QjK4Mnq
— Taurus (@taurus_hq) June 26, 2025
Le contrat privé de Taurus sur Aztec
Le 26 juin 2025, Taurus SA a annoncé la mise en production de son premier contrat de stablecoin privé sur l’Aztec Network, s’appuyant sur les ZKP pour garantir un cryptage intégral des soldes et des mouvements. Construit autour de l’USDC de Circle, ce smart contract intègre toutes les fonctionnalités attendues : mint/burn administré, option de mise en pause des transferts, liste noire d’adresses et journaux d’événements pour les audits. Seules les parties mandatées (émetteur, régulateur ou autorités) disposent d’une clef leur permettant de déchiffrer les transactions, assurant ainsi un équilibre inédit entre confidentialité et supervision réglementaire.
Selon JP Aumasson, Chief Security Officer de Taurus, “ce lancement prouve qu’il est possible de protéger la vie privée des utilisateurs de stablecoins sans renoncer aux atouts de conformité des jetons existants”. Arnaud Schenk, directeur exécutif du conseil d’administration d’Aztec, souligne que “l’adoption pratique des stablecoins (paie, transferts intra-entreprise) ne peut se concrétiser si chaque transaction reste publique et immuable”.
Voir aussi : La Fondation Ethereum injecte 32,6 millions de dollars pour dynamiser l’écosystème
Implications pour l’industrie institutionnelle
Ce déploiement est une première mondiale qui répond aux exigences des acteurs bancaires et corporates cherchant à émettre ou utiliser des stablecoins dans des contextes où la confidentialité est primordiale (salaires, transferts de fonds sensibles). En intégrant la couche privée d’Aztec, Taurus offre un produit prêt à l’emploi pour les établissements déjà clients (Deutsche Bank, State Street, Credit Suisse), facilitant la migration vers des solutions on-chain sans compromettre la discrétion des opérations. Avec une offre privacy-preserving couplée à un cadre légal plus clair (GENIUS Act aux États-Unis), le passage du proof-of-concept à une adoption de masse est désormais envisageable.
Perspectives et cadre réglementaire
Alors que la supply de stablecoins a dépassé 250 milliards $ et pourrait atteindre 1–2 trillions d’ici 2030, les solutions garantissant à la fois confidentialité et conformité seront cruciales pour les paiements institutionnels. Les régulateurs, en Europe comme aux États-Unis, cherchent à encadrer la diffusion de ces actifs numériques sans freiner l’innovation technologique : le modèle de Taurus et Aztec pourrait servir de référence pour des standards industriels. Enfin, l’intégration de ces contrats privés aux infrastructures de post-négociation (courtage, clearing) via l’acquisition de Hidden Road par Taurus ouvre la voie à une chaîne complète, de l’émission à la conservation, en passant par la liquidité et le règlement, le tout avec privacy by design.