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Après l’échec de son projet Diem en 2022, Meta (ex-Facebook) revient sur le devant de la scène crypto avec une nouvelle ambition : intégrer les stablecoins à ses applications phares comme WhatsApp et Instagram. Cette initiative, encore en phase de test, marque une inflexion stratégique majeure pour le groupe de Mark Zuckerberg, qui voit dans les monnaies numériques stables une solution pour révolutionner les paiements numériques à l’échelle mondiale.

Meta, stablecoins et ambition mondiale

En 2019, Facebook avait fait grand bruit avec le lancement de son projet Libra, rebaptisé Diem, qui ambitionnait de créer une cryptomonnaie adossée à un panier de devises. Ce projet avait toutefois été torpillé par les régulateurs mondiaux, inquiets des potentielles dérives d’une monnaie privée contrôlée par un acteur aussi massif. Finalement, Meta avait dû céder les actifs de Diem en janvier 2022, semblant renoncer à toute incursion dans le secteur crypto.

Mais trois ans plus tard, l’intérêt de Meta pour les monnaies numériques n’a pas faibli. Au contraire, le groupe explore à nouveau l’intégration des stablecoins à ses produits, en particulier via Novi, l’ancien portefeuille numérique de Diem, qui pourrait être réactivé. La nouveauté : Meta ne cherche plus à émettre sa propre monnaie, mais souhaite s’appuyer sur des stablecoins déjà établis comme l’USDT ou l’USDC. Cela lui permettrait de contourner les régulations les plus contraignantes tout en bénéficiant de l’infrastructure déjà existante des blockchains.

Paiements transfrontaliers

L’intégration des stablecoins par Meta vise en priorité à optimiser les paiements dans ses écosystèmes. WhatsApp, Messenger et Instagram comptent chacun plusieurs centaines de millions d’utilisateurs, dont beaucoup se trouvent dans des régions sous-bancarisées. Le potentiel des paiements en cryptomonnaies y est énorme, notamment pour les transactions transfrontalières où les frais sont élevés et les délais de traitement longs.

Meta

Avec les stablecoins, Meta pourrait offrir un service de transfert d’argent rapide, peu coûteux et sécurisé, directement intégré à ses plateformes sociales. Cela placerait le groupe en position de force pour concurrencer non seulement les géants du paiement (comme PayPal ou Revolut), mais aussi des services traditionnels comme Western Union.

Entre prudence réglementaire et appétit pour l’innovation

À long terme, Meta pourrait même envisager des solutions de micro-paiement ou de monétisation de contenus via des cryptomonnaies stables, un marché encore peu exploité mais très prometteur dans l’univers des créateurs de contenu.

Contrairement à l’époque de Diem, Meta semble adopter une posture bien plus prudente cette fois-ci. Plutôt que de tout centraliser, le groupe privilégie l’approche modulaire : utiliser les stablecoins existants, se reposer sur les infrastructures des blockchains publiques, et limiter les annonces officielles.

Cependant, les autorités financières, notamment américaines, restent très attentives. La régulation des stablecoins est justement en cours de définition aux États-Unis, et l’implication d’un acteur aussi influent que Meta ne passera pas inaperçue. Si l’expérimentation menée via WhatsApp en Inde ou au Brésil porte ses fruits, elle pourrait donner le coup d’envoi d’un redéploiement à grande échelle à condition que la législation suive.

Quoi qu’il en soit, ce retour dans l’univers des cryptos marque une volonté claire : Meta ne compte pas rester à l’écart de la révolution financière portée par les blockchains. Après avoir échoué à imposer sa propre monnaie, le groupe parie désormais sur l’interopérabilité et l’adoption massive pour réussir son virage vers la finance numérique.