La banque centrale de la République tchèque (CNB) opère une révolution discrète mais puissante. Au deuxième trimestre 2025, elle a intégré 51 732 actions Coinbase dans son portefeuille, pour une valeur avoisinant 18,1 millions de dollars. Pour la première fois, une banque centrale occidentale mise publiquement sur un acteur majeur de la crypto. Plongeons dans les trois aspects clés de cette manœuvre.
Une entrée sur le marché crypto via Coinbase
L’achat de Coinbase n’est pas anodin la CNB adopte une stratégie passive de réplication d’indices, ce qui inclut désormais des actifs crypto sensibles. L’opération révèle d’une part, une confiance dans le potentiel de croissance de Coinbase (+41 % en H1 2025, puis +10 % depuis la fin du second trimestre), et d’autre part, une volonté de s’exposer, même progressivement, aux nouveaux paradigmes financiers. En intégrant cette action, la CNB ne parie pas uniquement sur la cryptomonnaie, mais sur une passerelle technologique entre la finance traditionnelle et le monde numérique.

Coinbase connaît actuellement une dynamique exceptionnellement positive en bourse. Après avoir atteint un point bas de 142,58 dollars le 7 avril dernier, l’action COIN a connu une hausse remarquable de 179 %. Pour la première fois depuis son entrée au Nasdaq, l’entreprise a franchi un cap symbolique en clôturant au-dessus de 100 milliards de dollars de capitalisation, avec un prix de 398,77 dollars par action.
Une diversification équilibrée avec Palantir et la tech US
Ce mouvement s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification. En parallèle de Coinbase, la CNB a augmenté sa participation dans Palantir, un acteur majeur de l’intelligence artificielle et de l’analyse de données, ajoutant 49 135 actions de plus pour atteindre 519 950 actions au total. Ce portefeuille tech reflète une logique équilibrée : l’exposition à la croissance technologique (IA, crypto) sans pour autant renoncer aux actifs classiques comme les obligations ou les devises. La banque mise ainsi sur un futur financier où la frontière entre finance traditionnelle et technologie sera plus poreuse.
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La perspective Bitcoin
Le gouverneur Aleš Michl a déjà évoqué en début d’année l’idée d’allouer jusqu’à 5 % des réserves (≈7 milliards d’euros) au Bitcoin. Bien que le conseil d’administration reste prudent et n’ait pas encore validé l’opération , le coup d’essai avec Coinbase apparaît comme une porte ouverte à l’adoption de vrais actifs numériques, lorsque leur encadrement réglementaire sera jugé suffisant. Si Michl concrétise cette orientation, la CNB pourrait devenir la première grande banque centrale occidentale à détenir du Bitcoin.
Avec l’achat de Coinbase, la CNB envoie un signal clair aux marchés mondiaux. Cette décision pourrait préfigurer une nouvelle ère où les banques centrales diversifient activement leurs réserves, en y intégrant crypto et high-tech, tout en mesurant soigneusement les risques réglementaires et financiers. Reste à voir si ce mouvement ouvrira la voie à l’inclusion officielle du Bitcoin dans les réserves souveraines.
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